Art aborigène: Prochaine exposition du 4 novembre au 17 décembre 2023
L’art aborigène est un élément clé dans la culture aborigène. Il est toujours lié à un territoire (itinéraire, site, grotte, point d’eau…) Les Aborigènes célèbrent, chantent, dansent, miment et peignent (ce que nous appelons «art» mais qui pour eux est d’abord spiritualité) pour actualiser l’esprit ancestral créateur du lieu (au sens topographique) et présentifier, réactiver cette énergie créatrice. En ce sens, célébrer, peindre ou chanter un territoire marque la propriété (au sens de responsabilité) d’un clan ou d’une personne. La créativité aborigène est sollicitée lors d’évènements historiques perturbants. De nouveaux rituels, chants, danses, peintures, peuvent alors être communiqués par rêves aux vivants par les esprits ancestraux. Ces nouvelles formes d’expression artistique viennent alors rejoindre l’énorme réservoir d’inspiration que constitue le Temps du Rêve.
Abie Loy Kemarre

Abie Loy Kemarre est née en 1972, au nord-est d’Alice Springs dans le territoire du Nord de l’Australie centrale. Artiste peintre aborigène, elle appartient au groupe Anmatyerre.
Dans son œuvre, nous retrouvons quatre grands thèmes :
– « Bush Leaf Dreaming »
– « Bush Hen Dreaming »
– « Awelye »
Abie est née en 1971 ou 1972. Si la petite fille de Kathleen Petyarre a profité de la notoriété de sa grand-mère – Kathleen accepte facilement de se déplacer pour peindre en résidence ou pour l’inauguration d’expositions ; elle se fait alors accompagner par Abie Loy, qui travaille et expose dans les mêmes galeries prestigieuses – elle a su créer son propre style et bâtir une carrière basée sur son propre talent. C’est qu’Abie est très douée techniquement. Elle peut se saisir d’une série vue chez d’autres artistes de son entourage et la réinterpréter jusqu’à ce que l’influence ne soit plus nettement visible. Le Musée des Confluences a choisi d’illustrer la couverture de son livre sur sa collection d’art aborigène par une œuvre d’Abie : des motifs floraux, exécutés avec une grande finesse. Ils peuvent partir du centre, donnant un effet vibratoire très intéressant ou au contraire, partir dans toutes les directions, stimulant notre regard.
D’autres séries sont constituées de lignes en mouvement formant un treillis. Les points, très fins, apparaissent à l’intérieurs des carrés et rectangles que les lignes qui se croisent forment. Ses points, d’une finesse rare, se retrouvent sur une autre série, constituée de carrés, parfois monochromes, parfois colorés. Au lieu d’être à l’extérieur de ces motifs géométriques, comme c’est le cas chez les autres artistes aborigènes, ils sont placés à l’intérieur. Ces 4 séries forment le gros de la production d’Abie mais elle est capable de produire des choses très différentes et souvent étonnantes.
Collections : Musée des Confluences (Lyon), The Metropolitan Museum, New York, Bridgestone Museum of Art, Tokyo, Japon, Seattle Art Museum, The Art Gallery of South Australia, The National Gallery of Victoria, The Levi-Kaplan Collection, Seattle, USA, Fondation Kelton (Los Angeles, USA), the Aboriginal and Torres Strait Inslander Commission Coll, Kerry Sotkes Coll (Perth), Univerisity Art Coll (Adelaide), Festival of arts Foundation Coll (Adelaide
Maringka Baker

Maringka Baker est née vers 1952 à Kaliumpil, le site d’un trou de roche et d’une zone de camping traditionnelle en Australie occidentale.
Maringka a un lien profond avec le pays et un lien spirituel avec la terre. Ces liens puissants avec le désert s’expriment avec beauté et intégrité dans ses peintures. Il y a un grand raffinement dans sa composition, et son travail méticuleux de points se traduit par des œuvres d’art spectaculaires qui attirent l’attention et sont engageantes.
Yannima Tommy Watson

Yannima Tommy Watson (1935-2017) est un artiste indigène australien de la communauté des Pitjantjajara.
Ces peintures acryliques évoquant les histoires sacrées de ces ancêtres du désert ouest australien sont mondialement reconnues.
Ronnie Tjampitjinpa

Ronnie Tjampitjinpa (1943- ) vient d’une région encore quasiment inexplorée de l’Australie occidentale.
Il est de la mouvance des Pintupi, un art plutôt géométrique et cérébral.
Il va jouer un rôle politique important depuis 1970 enjoignant les Aborigènes à retourner vivre sur leurs terres ancestrales.